Faits marquants:
Les tests de la CBDC européenne pourraient commencer en octobre.
« Il faut garder l’argent de la banque centrale dans l’axe du système financier », a déclaré Fabio Panetta.
Fabio Panetta, l’un des membres du comité exécutif de la Banque centrale européenne (BCE), a annoncé que la Commission européenne présentera une proposition législative pour l’euro numérique en juin prochain. La décision sur les prochaines étapes sera prise en octobre, a-t-il ajouté.
Dans un entretien au site officiel de la BCE, l’Italien a assuré que la banque de la zone euro entretient des « contacts réguliers » avec la Commission européenne pour la création d’un cadre réglementaire pour l’euro numérique. La monnaie sera la CBDC (monnaie numérique de la Banque centrale) officielle dans les 27 pays qui composent l’Union européenne.
« Nous étudions la conception de l’euro numérique, sa distribution et son impact sur le secteur financier », a déclaré Panetta. Puis il a assuré que la proposition qui devrait arriver en juin recevra une réponse en octobre du Conseil des gouverneurs de la BCE.
Cette instance sera celle qui décidera « si une phase de préparation pour développer et tester l’euro numérique commence ». La phase de test de la CBDC européenne pourrait durer deux à trois ans, a-t-il déclaré.
Si tout se passe bien et que le Conseil des gouverneurs de la BCE et les législateurs du Parlement européen l’approuvent, l’euro numérique pourrait sortir dans trois ou quatre ans, a estimé Panetta.
La défense de l’euro numérique par la BCE
Au-delà des délais de développement, dans l’interview, Panetta a également été interrogé sur les avantages de l’utilisation de l’euro numérique et les risques potentiels de cette monnaie numérique.
Concernant le premier, l’exécutif de la BCE a souligné la nécessité « d’offrir aux citoyens un moyen de paiement numérique sans risque qu’ils peuvent utiliser gratuitement partout dans la zone euro ».
Une telle solution n’existe pas pour le moment, a-t-il ajouté, tout en soulignant que le marché du paiement par carte est dominé par deux sociétés non européennes (en référence à Visa et Mastercard). Le responsable a déclaré que cela serait impensable aux États-Unis et a mis en garde contre la pratique de nombreuses entreprises de vendre les données personnelles de leurs utilisateurs.
D’autre part, Panetta a souligné l’importance de « maintenir la monnaie de la banque centrale au centre du système financier ». En ce sens, l’adoption croissante de crypto-monnaies telles que le bitcoin (BTC) est une préoccupation pour des entités telles que la BCE, comme indiqué dans CriptoNoticias.
Enfin, concernant les critiques faites aux CBDC pour le peu de confidentialité qu’elles offrent à ceux qui opèrent avec elles, a précisé que « la BCE n’aura pas accès aux données personnelles ». La distribution de l’euro numérique sera assurée par des intermédiaires financiers, a-t-il dit, et « un équilibre devra être trouvé entre la garantie de la confidentialité et la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ». Un tel équilibre, a-t-il conclu, sera à la charge des législateurs.